Pontivy info : les élus ont quand même fait le choix de limiter la réalisation de ce projet aux tranches 1, 2 et 6 et de modifier le prix de vente des lots passant de 55 € à 45 € le m². Un ar
Talin. Un projet sérieusement revu à la baisse
21 décembre 2012 - Réagir à cet article
Le constat est net: le projet de la Zac du Talin estun échec. Cependant, laVillevient de renouveler sa confiance à EADM et d'injecter en plus 685.000 € nécessaires à l'équilibre de cette opération, toutefois sérieusement modifiée à la baisse.
En 2004, la ville confiait à la Semaeb, dans le cadre d'une convention publique d'aménagement, la
réalisation de la Zac du Talin, pour une durée de huit ans. Depuis, le dossier a été transféré à la société d'économie mixte ADM, espace
aménagement et développement du Morbihan. Mercredi soir, en séance de conseil municipal, les élus ont décidé de prolonger le
délai initial de réalisation de la Zac et de concéder à nouveau son exécution à cet opérateur en renouvelant la convention de sept années supplémentaires. Sauf que, ou même si, actuellement, la
tranche 1 est la seule tranche opérationnelle engagée. En 2011, comme en 2012, aucune signature d'acte ni de compromis de vente n'a été enregistrée.
La Ville verse 685.000€
Face à un évident constat d'échec de ce programme immobilier rebaptisé depuis le Clos du manoir, les élus
ont quand même fait le choix de limiter la réalisation de ce projet aux tranches 1, 2 et 6 et de modifier le prix de vente des lots passant de 55 € à 45 € le m². Un arrêt de la
commercialisation au terme de ces trois tranches est bien entendu envisagé. Toutes ces mesures de recentrage seront, en sus, accompagnées d'un soutien financier de la Ville à hauteur de
685.000€ (100.000€/an), afin d'équilibrer cette opération déficitaire.
«Une absence de réactivité»
«Le risque financier était bel et bien là.Nous ne pouvons pas cautionner ce défaut d'anticipation, cette
opération est hasardeuse et mal menée et nous ne voterons pas l'avenant à la convention, commentait Christine Le Strat, conseillère à la tête de l'opposition, le choix était mauvais, la gestion
insuffisante», disait-elle, avant de s'abstenir. Ainsi, le conseil municipal a approuvé ce renouvellement de convention à 24
voix pour contre huit abstentions. Si l'aménageur, représenté mercredi soir en assemblée municipale par Pierre Gandin, directeur, et Pierre Ménage, en charge du dossier, évoque dans la
présentation de son compte rendu annuel d'activités, en grande partie la crise et «le contexte délicat et difficile» pour argumenter le fiasco du Talin et met en avant des actions d'aides à venir pour la réalisation de cette zone, Yvon Péresse, élu de l'opposition, est lui aussi rapidement
monté au créneau pour dénoncer ce qu'il estime être «un manque de réactivitétotale». Car selon lui, «là on vient de voir une belle plaquette, mais ça fait plus de deux ans qu'il n'y a aucune
vente et l'on n'avait rien vu comme outil de communication, or c'est par là qu'il faut commencer pour vendre. Le conseiller de l'opposition poursuit «Vous vous y prenez bien tard. Cela a été
fait trop légèrement». Concernant les pavillonneurs, le conseiller d'opposition estime également «que vous ne les avez pas assez impliqués, vous en avez cité trois, il y a en a beaucoup
plus».
«De l'espoir»
De son côté, Marie-Madeleine Doré-Lucas,
adjointe en charge du dossier, le défend. «On a créé un nouveau quartier, c'est un pari pour l'avenir et qui permettra de mettre en exergue, à terme de la mixité sociale». «Certes, nous n'avons
pas rencontré le succès escompté, concède l'élue, mais ce qui est réalisé aujourd'hui doit générer des recettes fiscales». Réplique de l'opposition là aussi, vous tablez sur de l'argent que
vous n'avez pas encore». Marie-Madeleine Doré-Lucas garde cependant espoir dans ce dossier, «le monde amène le monde, ça fera boule
de neige» disait-elle. Sur la même longueur d'onde, Henri Le Dorze, maire, a redit son soutien à ce projet «même si on effectue une coupe sombre, c'est une réserve foncière intéressantepour la
ville».
- Valérie Le Moigne