"Qui êtes vous pour me juger ainsi, je vous le demande M. Ayrault, 1er Ministre de M. Hollande, je vous le demande, qui êtes vous ?", lance M. Depardieu, l'un des acteurs les mieux payés du cinéma hexagonal, qui a cumulé les récompenses mais aussi les frasques.
"Je n'ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j'ai payé 145 millions d'euros d'impôts en 45 ans, je fais travailler 80 personnes (...) Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot +minable+", insiste-t-il.
"Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent en fait la différence doit être sanctionnée", poursuit celui qui a acquis une propriété dans le village belge de Néchin, frontalier de la France, comme avant lui d'autres riches Français.
"Des personnages plus illustres que moi ont été expatriés ou ont quitté notre pays. Je n'ai malheureusement plus rien à faire ici,
mais je continuerai à aimer les français et ce public avec lequel j'ai partagé tant d'émotions !"
"Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale dont je ne me suis jamais servi. Nous n'avons plus la même patrie, je suis un vrai européen, un citoyen du monde, comme mon père me l'a toujours inculqué", assène encore Gérard Depardieu.
Le départ annoncé de l'acteur, concomitant avec la confirmation de la mise en vente de son hôtel particulier parisien, avait suscité en début de semaine une avalanche de réactions dans le monde politique.
Très critique, la gauche avait dénoncé une attitude antipatriotique, tandis que la droite y voyait le résultat de la politique du gouvernement.
"Je trouve cela assez minable (...). Tout cela pour ne pas payer d'impôt, pour ne pas en payer assez", avait déclaré mercredi Jean-Marc Ayrault.
Le président François Hollande en avait appelé vendredi à Bruxelles à un "comportement éthique", prônant une renégociation des conventions fiscales avec la Belgique.
Muet jusque là, l'acteur est sorti de son silence avec cette lettre de trois pages dans laquelle il estime ne pas avoir "à justifier les raisons de (son) choix qui sont nombreuses et intimes".
"Malgré mes excès, mon appétit et mon amour de la vie, je suis un être libre Monsieur et je vais rester poli", conclut-il un brin théâtral sa missive au Premier ministre.